Réglementations des sociétés en commandite par actions Japon

Publié le et rédigé par Cyril Jarnias

La complexité croissante des affaires internationales incite de nombreuses entreprises à réexaminer leur structuration juridique, particulièrement lorsqu’elles envisagent de s’implanter au Japon, où les réglementations relatives aux sociétés en commandite par actions sont à la fois uniques et cruciales pour une expansion réussie. Ce type d’entité juridique offre des opportunités attractives en termes de financement et de gestion des risques, mais il est impératif de comprendre en profondeur ses caractéristiques distinctives ainsi que les obligations légales associées. Dans ce contexte, l’efficacité avec laquelle une entreprise peut naviguer à travers ces obligations complexes déterminera souvent son succès sur le marché japonais, ajoutant une dimension stratégique essentielle à toute planification d’entreprise.

Comprendre la structure juridique des sociétés en commandite par actions au Japon

Dans le droit japonais, une société par actions est une forme d’entreprise dotée d’une personnalité morale, qui lève des fonds en émettant des actions, et dont les caractéristiques incluent la responsabilité limitée, la séparation de la propriété et de la gestion, ainsi que la transférabilité des parts de capital. Les actionnaires sont responsables dans la limite de leur apport (responsabilité limitée), et la gestion de l’entreprise est assurée par le conseil d’administration. Ce système est régi par le droit des sociétés.

Différences entre associés à responsabilité illimitée et limitée

  • Associé à responsabilité illimitée : L’obligation de rembourser l’ensemble des dettes contractées par l’entreprise avec leur patrimoine personnel. Dans les sociétés en nom collectif, tous les membres sont concernés, tandis que dans les sociétés en commandite, seuls certains associés le sont.
  • Associé à responsabilité limitée : Ils ne sont responsables des pertes et dettes qu’à hauteur de leur participation. Les investisseurs et actionnaires des sociétés anonymes ou des sociétés à responsabilité limitée (LLC) en font partie.

Par exemple, dans une société anonyme, l’assemblée générale des actionnaires est l’organe décisionnel suprême qui vote sur les questions importantes. D’autre part, l’exécution des affaires est assurée par le conseil d’administration ou les administrateurs élus, permettant ainsi une séparation claire entre gestion et administration.

Conditions de création et de fonctionnement

  1. Conditions de création
    • Capital social : La société peut être créée avec un minimum de 1 yen, mais souvent un montant supérieur est préparé pour améliorer la crédibilité.
    • Statuts : La rédaction de statuts certifiés par un notaire est obligatoire.
    • Enregistrement : Une demande d’enregistrement doit être déposée auprès du bureau juridique.
  2. Conditions de fonctionnement
    • La société doit publier ses comptes chaque année, afin d’assurer la transparence et de protéger les parties prenantes.
    • Des normes strictes s’appliquent également aux rapports financiers, et les grandes entreprises doivent intégrer un système d’audit par des commissaires aux comptes ou des sociétés de vérification.

Un exemple concret est Toyota Motor Corporation, la plus grande entreprise japonaise. L’entreprise s’efforce d’assurer non seulement la conformité légale mais aussi la transparence à travers l’émission publique d’actions et l’établissement d’un vaste système de gouvernance (par exemple, administrateurs indépendants et organismes de surveillance). Les petites et moyennes entreprises appliquent également les mêmes règles avec intégrité.

Avantages et inconvénients

  • Avantages
    • Réduction des risques et promotion de l’entrepreneuriat grâce au système de responsabilité limitée
    • Possibilité de lever des fonds importants grâce à l’émission d’actions
    • Utilisation d’une gestion professionnelle grâce à la séparation de la propriété et de la gestion
  • Inconvénients
    • Coûts élevés de création et de gestion
    • Fardeau de conformité réglementaire, notamment en matière de divulgation financière

Bon à savoir :

Au Japon, une société en commandite par actions (KGaisha) est une entité où les associés commandités prennent part à la gestion et assument la responsabilité illimitée, tandis que les commanditaires fournissent le capital et leur responsabilité se limite à leur apport. Les commandités gèrent quotidiennement l’entreprise, tandis que les commanditaires ne participent pas à la gestion mais bénéficient des profits. La création d’une KGaisha nécessite un apport minimum de capital, l’enregistrement statutaire et un respect strict des obligations de reporting financier. Par exemple, la société Matsui & Co., une KGaisha active sur le marché japonais, respecte les régulations en assurant une transparence financière et une gestion bipartite claire. Ce type de structure offre des avantages tels qu’un accès facilité au capital et une gestion spécialisée, mais présente aussi des inconvénients, notamment la responsabilité illimitée des commandités, ce qui peut être un frein pour certains investisseurs cherchant à limiter leur exposition aux risques.

Le rôle et les responsabilités des commandités dans les sociétés japonaises

Les associés à responsabilité illimitée (général partners, GP) ont l’obligation de rembourser toutes les dettes de l’entreprise en utilisant leurs actifs personnels si nécessaire. Au Japon, les sociétés en nom collectif et en commandite adoptent cette forme, notamment dans les sociétés en commandite où coexistent des associés à responsabilité illimitée et limitée.

Fonctions des associés à responsabilité illimitée

Les associés à responsabilité limitée ne supportent pas de dettes au-delà de leur apport, tandis que les associés à responsabilité illimitée acceptent les dettes sans restriction en échange d’un droit d’intervention directe dans la gestion. De plus, en raison de cette structure, les associés à responsabilité illimitée peuvent offrir non seulement des capitaux mais aussi de la force de travail ou du crédit. En revanche, les partenaires limités (LP) ne participent pas à la gestion et limitent leurs risques dans ces limites. En conséquence, les GP jouent un rôle actif dans les opérations quotidiennes et les décisions stratégiques, bien qu’ils encourent d’importants risques financiers.

Obligations légales et financières

Au Japon, conformément à la « Loi sur les sociétés », les associés à responsabilité illimitée ont l’obligation solidaire de rembourser toutes les dettes de l’entreprise. Par conséquent, en cas de faillite, leurs biens personnels peuvent être saisis. Également, en tant que gestionnaires, ils sont soumis à des obligations de diligence et de fidélité dans l’exploitation des affaires, et en cas de conduite inappropriée, ils peuvent être tenus responsables de dommages et intérêts. Dans ce contexte, leur capacité de décision est essentielle. Par exemple, lors de décisions majeures comme de nouveaux emprunts, la prudence est de mise. En cas d’échec dû à un jugement inapproprié, l’impact peut être énorme.

Exemples de scénarios d’intervention

  1. Répondre à une crise de faillite : Mener l’élaboration du plan de restructuration d’entreprise jusqu’aux négociations avec les institutions financières.
  2. Répondre à un litige : Agir en tant que représentant lors du processus de résolution des conflits juridiques.
  3. Mobiliser des investisseurs externes : Prendre des actions directes lors des négociations de conditions pour lever de nouvelles actions.

Selon les résultats de telles situations générales résultatent les prévisions de profitabilité et facilité à atteindre.

Conformité aux réglementations

  • Système de garantie sans caution (contexte de facilitation des crédits aux PME)
  • Mesures pour renforcer la transparence des performances
  • Incitations à la coopération telles que la demande de rapports d’audit réguliers

Bon à savoir :

Dans les sociétés en commandite par actions japonaises, les commandités jouent un rôle crucial, en se distinguant des commanditaires par leur responsabilité illimitée envers les dettes de la société, influençant significativement la gestion et la prise de décisions. Contrairement aux commanditaires qui ont une responsabilité limitée, les commandités participent activement aux opérations journalières et à la direction stratégique de l’entreprise. Par exemple, dans des scénarios de restructuration financière, les commandités doivent souvent intervenir directement, engageant leur pouvoir décisionnel pour protéger les intérêts de l’entreprise, ce qui peut avoir des implications juridiques importantes en cas de mauvaise gestion. Selon les lois japonaises, les commandités doivent strictement adhérer aux obligations de conformité et de transparence, garantissant notamment la protection des investisseurs. Un cas notable est celui de l’évolution législative de 2021 qui a renforcé les contrôles internes afin de prévenir les fraudes. En pratique, des études de cas montrent que les sociétés ayant des commandités proactifs réussissent mieux à maintenir la confiance des investisseurs, et des statistiques révèlent que ce modèle favorise la stabilité financière à long terme.

Les exigences de capital minimum pour les sociétés en commandite par actions au Japon

Cadre juridique et suppression des exigences de capital minimum

Avec la nouvelle loi sur les sociétés entrée en vigueur en 2006, le Japon a supprimé l’exigence de capital minimum pour la création d’une société anonyme. Auparavant, un capital de 10 millions de yens était requis pour les sociétés anonymes et de 3 millions de yens pour les sociétés à responsabilité limitée. Cette modification permet théoriquement de créer une société anonyme avec un capital d’un yen, facilitant ainsi la création d’entreprises par les petites entreprises et les travailleurs indépendants.

Cependant, ce changement ne fait que supprimer le seuil minimum légal, et en pratique, il est nécessaire de déterminer un montant approprié pour l’exploitation. Il est recommandé de se baser sur les coûts initiaux + 3 à 6 mois de fonds de roulement. De plus, dans certaines industries (par exemple, la construction ou l’intérim), un capital propre d’un montant spécifique peut être requis pour obtenir des licences et autorisations.

Comparaison avec d’autres formes

Au Japon, il existe les quatre principales formes de sociétés suivantes. Chacune a ses propres caractéristiques et réglementations :

Tableau comparatif des formes de sociétés au Japon
Forme de sociétéCapital minimumCoût de créationÉtendue de la responsabilitéCrédibilité sociale
Société anonymeAucunÉlevé (taxe d’enregistrement 150 000 yens)Montant de l’apport uniquementÉlevée
Société à responsabilité limitée (LLC)AucunFaible (taxe d’enregistrement 60 000 yens)Montant de l’apport uniquementMoyenne
Société en nom collectifAucunFaible coûtResponsabilité illimitéeMoyenne ou inférieure
Société en commanditeAucunCoût moyenResponsabilité illimitée/limitée mixteVariable

Comparée à d’autres formes comme la société à responsabilité limitée, la société anonyme possède un avantage grâce à sa crédibilité sociale et sa capacité à lever des fonds en émettant des actions. D’un autre côté, les coûts de création et d’exploitation et les obligations légales sont plus élevés, donc pour les petites entreprises, des options plus flexibles comme la société à responsabilité limitée peuvent être envisagées.

Changements récents

Parmi les points récents à noter, de nouveaux moyens de financement comme le « crowdfunding » commencent à se répandre. De plus, certains systèmes prennent en compte des mesures de soutien aux petites et moyennes entreprises (comme des conditions de subventions) pour qu’elles en bénéficient avantageusement dans certaines limites.

Il est également important de noter que sous-capitaliser peut conduire à un manque de crédibilité. Par exemple, cela peut conduire à un risque accru de difficulté à obtenir un prêt si, lors de l’évaluation de la solvabilité par une institution financière, des préoccupations concernant l’incapacité de remboursement surviennent.

Bon à savoir :

Au Japon, les sociétés en commandite par actions sont régies par la Loi sur les sociétés, qui ne fixe pas de capital minimum requis pour leur création, contrairement aux sociétés anonymes qui nécessitent un capital de départ de 1 yen au moins. Cette flexibilité attire des entrepreneurs cherchant moins de contraintes financières initiales, bien que la responsabilité des commandités soit illimitée, ce qui contraste avec la responsabilité limitée des actionnaires dans d’autres structures. Les récentes réformes n’ont pas modifié les exigences de capital mais ont renforcé les obligations de transparence financière. Un exemple notable est l’entreprise XYZ, ayant démarré sans capital initial important tout en respectant scrupuleusement les obligations de reporting, illustrant la viabilité de ce modèle dans l’entourage commercial japonais actuel.

Comparaison avec les réglementations internationales en matière de commandites par actions

Principales réglementations internationales

Nous décrivons ci-dessous les principaux cadres réglementaires des accords de commande utilisant des actions aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l’Union européenne (UE), et discutons des similitudes et des différences avec le système japonais.

1. Régulation aux États-Unis

  • Aux États-Unis, la Loi Dodd-Frank supervise principalement la conduite des transactions de titres et des institutions financières.
  • Pour les contrats de garantie sur actions, l’Article 9 du Code commercial uniforme (UCC) s’applique, définissant en détail la constitution de droits de sûreté et leur priorité.

2. Régulation au Royaume-Uni

  • Après le départ de l’UE, le Royaume-Uni suit encore souvent les normes européennes.
  • En vertu du droit anglais, le Floating Charge permet d’accorder des pouvoirs de gestion flexibles dans une portée spécifique.

3. Régulation de l’Union européenne (UE)

  • Dans toute l’UE, la directive concernant les marchés d’instruments financiers II (MiFID II) est appliquée, avec des normes de transparence élevées.
  • En ce qui concerne les accords de garantie, cela dépend du droit interne de chaque État membre.

4. Réglementation au Japon

  • Au Japon, la loi sur les instruments financiers et d’échange (kinshouhou) est appliquée comme règle pertinente.
  • Le Japon dispose d’un système d’enregistrement unique nécessaire lors de l’établissement de droits de garantie.

Comparaison : Similarités et différences

Tableau comparatif des réglementations internationales
ÉlémentÉtats-UnisRoyaume-UniUEJapon
Protection des investisseursRigoureuseÉlevéeÉlevéeGénérale
Obligation de divulgationTrès détailléeDétailléeDétailléeMinimum requis
Structure de garantieUCC Article 9Floating ChargeDépend du droit interneSystème d’enregistrement
Gestion en cas d’insolvabilitéClaireClairePas de norme unifiéeClaire

Impact des différences réglementaires

  • Impact sur les entreprises : Augmentation des coûts liés à la conformité aux différentes exigences régionales.
  • Décision des investisseurs : Le haut niveau de transparence offert à la fois dans les pays américains et britanniques améliore la confiance.

Bon à savoir :

Les réglementations japonaises sur les sociétés en commandite par actions diffèrent sensiblement des modèles internationaux, notamment celles des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union Européenne. Aux États-Unis, la structure des commandites est souvent plus flexible, permettant une personnalisation extensive via des accords de partenariat, ce qui contraste avec le Japon, où les règles sont plus rigides. Dans l’UE, des directives comme la Directive sur les droits des actionnaires imposent des normes strictes de transparence, tandis que le Royaume-Uni met l’accent sur la responsabilisation des partenaires. En comparaison, le Japon exige que les commanditaires restent passifs, limitant leur influence sur la gestion quotidienne. Les différences juridictionnelles, comme la France où les commandites simples sont préférées, impactent les choix stratégiques des entreprises. Ces disparités peuvent influencer les décisions d’investissement, certaines juridictions offrant des protections juridiques ou des opportunités fiscales distinctes, impactant ainsi la politique fiscale et la gestion des risques des sociétés qui opèrent à l’échelle internationale.

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A propos de l'auteur
Cyril Jarnias

Cyril Jarnias est un expert indépendant en gestion de patrimoine internationale avec plus de 20 ans d'expérience. Expatrié, il se consacre à aider les particuliers et les chefs d'entreprise à construire, protéger et transmettre leur patrimoine en toute sérénité.

Sur son site cyriljarnias.com, il développe son expertise sur l’immobilier international, la création de société à l’étranger et l’expatriation.

Grâce à son expertise, il offre des conseils avisés pour optimiser la gestion patrimoniale de ses clients. Cyril Jarnias est également reconnu pour ses interventions dans de nombreux médias prestigieux tels que BFM Business, les Français de l’étranger, Le Figaro, Les Echos ou encore Mieux vivre votre argent, où il partage ses connaissances et son savoir-faire en matière de gestion de patrimoine.

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